Pourquoi se compliquer la vie quand on peut faire simple ? a-t-on coutume de dire et, la plupart du temps, on a raison… sauf quand il est question de montres. Dans le monde de la haute horlogerie, en effet, plus les complications sont nombreuses, plus les prix montent et les passions se déchaînent ! Aujourd’hui, les complications horlogères sont plus que jamais d’actualité. Nous vous proposons un petit tour d’horizon de ces fascinantes prouesses mécaniques, témoins du perpétuel désir de l’homme de maîtriser le temps en le mesurant de toutes les façons possibles.
Les complications horlogères techniques : mesurer, ponctuer, fractionner
En effet, si la fonction première d’une montre est bien d’indiquer le temps, elle peut le faire avec plus ou moins de précision. Dès lors que d’autres prouesses s’ajoutent à celles qui en furent déjà en leur temps et qui consistent aujourd’hui, le plus banalement du monde, à indiquer les heures, les minutes et les secondes, on parle de complication. Et, plus la durée mesurée qui fait l’objet de cette prouesse est courte, plus la complication est de haute voltige. C’est ainsi que, dans le monde des complications horlogères, la seconde devient « morte » (lors du saut ponctuel de la trotteuse, une fois par seconde), « indépendante » (lorsque le mécanisme de la trotteuse est indépendant de celui de la grande et de la petite aiguille) ou encore « foudroyante » (lorsque les fractions de seconde, jusqu’à un dixième, sont affichées). La montre Big Bang de Hublot est une parfaite illustration de cette dernière complication :
Ce qui nous amène directement au principe du chronographe, une complication qui s’est répandue sur la planète horlogère à la fin du XIXe siècle, et qui a connu, depuis, bien des évolutions. Aujourd’hui, en effet, sur certaines montres, le chronographe permet de mesurer le temps avec la précision… d’une horloge, parfois même au millième de seconde près. Les chronographes à Flyback, à rattrapante et à échelle sont, en quelque sorte, des complications de complications, qui permettent, respectivement, de lancer plusieurs chronométrages en même temps, de calculer des temps intermédiaires et de mesurer la vitesse (tachymétrique), la distance (télémétrique), le nombre de respirations (asthmométrique) et de pulsasions cardiaques (pulsométrique).
Cette montre Maurice Lacroix possède un chronographe intégré :
Les complications horlogères astronomiques : le temps planétaire
Si le temps est une donnée si complexe c’est, en partie, parce qu’il est étroitement lié à l’espace. Or, l’espace, on le sait, est infini. C’est pourquoi mesurer le temps à une échelle planétaire, voire universelle, peut nous donner, ne serait-ce que brièvement, l’impression de maîtriser un univers qui nous échappe sans jamais cesser de nous fasciner, et dont la complexité ne pouvait que se refléter dans certaines… complications. En témoignent les montres dotées de la capacité d’indiquer les heures de lever et de coucher de la lune et du soleil, tout en calculant la date du jour et le mois (le quantième) voire même les années bissextiles (quantième perpétuel), comme la montre Audemars Piguet Equation du temps :
Rien n’échappe plus aux montres désormais, pas même le calcul des phases de la lune, comme l’Astrodea ‘Phases de lune’, ou des marées, comme la bien nommée Eric Tabarly Fasnet C.
Pour la montre Midnight in Paris de Van Cleef and Arpel, c’est la carte du ciel de Paris qui est représentée en fond d’écran, évoluant où que son propriétaire se trouve dans le monde, en fonction d’un cycle de 365 jours :
Mais le temps, pour les vrais passionnés, ce n’est pas seulement le temps présent, terrestre, solaire ou lunaire qu’il soit ; c’est aussi le futur, déchiffrable, selon certains, dans le Zodiaque. La montre Cat’s Eye Annual Calendar de Girard-Perregaux, en emprisonnant les signes zodiacaux dans la queue d’une comète, propose cette approche divinatoire du temps qui passe, et suggère une influence des planètes dans notre vie de tous les jours :
Enfin, quoi de plus sympathique que d’écouter l’heure plutôt que de la lire ? C’est le principe des montres musicales, sonnant les heures, à la façon d’une église, à différents degrés de virtuosité. Une complication qui a le don… de simplifier la vie, rappelant à son propriétaire que le temps passe de la façon la plus agréable qui soit !