Patek Philippe fête ses 175 ans

par Olivier

Le coup d’envoi de Thierry Stern

Le 1er mai 2014, Thierry Stern, le CEO de Patek Philippe, fils de Philippe Stern, lui-même fils d’Henri Stern et petit-fils de Charles Stern, l’inventeur de ce qui est désormais la dernière manufacture horlogère familiale basée à Genève, donne le coup d’envoi des 175 ans de la marque. L’événement est célébré, le soir même, dans les jardins de la célèbre manufacture avec 300 journalistes du monde entier, en même temps qu’il est signalé en première page du site patek.com par un court texte signé Thierry Stern. Ce dernier annonce, entre autres,  les débuts en ligne d’une nouvelle rubrique relative à l’histoire de la marque, qui permettra à tous les passionnés de haute horlogerie de mieux connaître les origines et évolutions de Patek Philippe. Une grande famille d’horlogers dont les trois mots d’ordre, liberté, créativité et singularité, ne vont pas les uns sans les autres. Comme le rappelle Thierry Stern, c’est en effet grâce à son autonomie que  Patek Philippe peut s’enorgueillir d’être encore, à 175 ans de ses débuts, un pionnier en matière d’horlogerie, aussi bien d’un point de vue technique qu’esthétique. Il espère, dans ce sens, avec son père, que l’entreprise restera dans la famille pendant les 25 prochaines années, et même au-delà. En d’autres termes, si l’objectif de la marque n’est pas de croître, comme l’affirmait Thierry Stern en 2013, on peut dire qu’il consiste à rester entre de bonnes mains, où demeure, en l’occurrence, le secret de sa réussite.

175 ans d’histoire

Ce qui compte le plus pour Patek Philippe, donc, on l’aura compris, ce n’est pas la quantité – produire toujours plus – mais de durer dans le temps. Pour ces horlogers fervents défenseurs d’un artisanat haut de gamme, le temps est, en effet, une denrée précieuse et ce, à plus d’un point de vue. Tout d’abord, bien entendu, parce qu’il n’est autre, après tout, que l’objet de leur activité principale, qui  consiste à produire … des garde-temps. En deuxième lieu, parce que le temps lui-même est un ingrédient essentiel de ces chefs-d’œuvre d’horlogerie produits chaque année par la maison, parfois sur commande, parfois spontanément, à la recherche de nouvelles complications, de nouvelles combinaisons… En effet, deux ans, voire plus, sont parfois nécessaires pour la réalisation d’une montre sur commande, et bien davantage lorsqu’il s’agit d’une nouvelle création. Par exemple, le chronographe en or commandé en 1925 par Henry Graves, un banquier américain, dont la plus remarquable des 24 complications consistait certainement à afficher la carte du ciel de New York, telle qu’elle pouvait être aperçue depuis le domicile de son propriétaire, a requis cinq ans pour sa fabrication – après trois ans de recherches. Donc, en tout, un délai de huit ans pour l’une des montres les plus célèbres du monde, vendu aux enchères en 1999 pour 11 millions de dollars… Plus le temps passe, plus les chiffres montent !

 La montre anniversaire

Avec un tel passé, marqué par une telle philosophie, quel plus beau cadeau d’anniversaire qu’une montre exceptionnelle la maison pouvait-elle s’offrir pour ses 175 ans ? Avec ses 20 complications, la GrandMaster Chime, dotée de 5 sonneries différentes, est à la hauteur non seulement de l’événement, mais aussi de l’histoire de la marque. Dès qu’il est question de cette montre anniversaire, l’une des plus complexes du monde, les chiffres continuent leur escalade : elle est constituée de 1366 composants, elle a réclamé 100 000 heures de travail, elle détend, à elle seule, 6 brevets… et elle coûte la modique somme de 2 millions d’euros ! Tout cela, en outre – contrairement au Calibre 89, la montre du 150e anniversaire de la marque, que ses 1700 composants et 33 complications avaient amené au poids d’un kilo – réalise le prodige de ne peser que 200 grammes, tout en tenant dans un diamètre de 47 millimètres pour 1,6 cm d’épaisseur. Jamais on n’a vu autant de complications réunies en une seule montre-bracelet, sans compter que la GrandMaster Chime est une montre réversible, qui permet à son propriétaire d’afficher, au choix, l’un ou l’autre de ses cadrans. Concernant la fabrication de ce chef-d’œuvre, là encore, les chiffres grimpent allègrement : sept années de travail, en considérant qu’il ne faut pas moins de cinq mois à l’équipe d’experts dirigée par le maître horloger Christian Holtz pour l’assemblage d’un seul de ses mouvements. Seuls six collectionneurs au monde auront le privilège d’entrer en possession de cette pièce de haute voltige, un septième exemplaire devant enrichir les collections du musée Patek Philippe. De quoi se souvenir à jamais du 175e anniversaire du grand maître horloger genevois…

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